● Une quête du paysage

 

    Les créations in situ occupent depuis 15 ans une grande part de mon activité. Plaisir et curiosité humaine et intellectuelle de découvrir de nouvelles contrées, des histoires et des habitants. Le monde filaire s’est invité, comme ressurgi de ma formation initiale en textile-tapisserie. Fils, cordes et rubans croisent les espaces, les arbres ou les murailles. Leurs multiplications, leurs souplesses ou leurs tensions génèrent d’amples volumes, nappes croisées, ondoyantes, mobiles au vent ou directionnelles, aux colorations vivantes. Tissant des liens par nature avec la diversité des lieux, les installations soulignent des liens culturels, le poids de l’histoire, le tremblement des feuilles, les percées en profondeur, la cathédrale des troncs…, elles hypnotisent le regardeur par ses vibrations et les mouvements que le vent et la lumière amplifient, à chaque heure différentes.

    L’intimité de l’atelier poursuit le chemin personnel et expérimental du paysage en des séries de dessins aux médium variés, volumes ou peintures, interrogeant ou mêlant le fil, la céramique, les pierres, les branches, les ombres du jardin, les cieux étoilés, les ailes des oiseaux, l’eau stagnante ou la pluie et les torrents qui se déversent, en une conversation où la pérennité apparente des choses se voit rappelées à l’éphémère.  
 
 
 
● L’oeil et l’oreille
 

     Avec mon compagnon, Alain Engelaere, nous aimons notre démarche commune et synesthésique; en regardant nous écoutons aussi, et nous savons par expérience comme l’un renforce l’autre. Ainsi dans nos installations, un son diffusé en son coeur ralenti le regard du passant, l’amène à être plus attentif à ce qu’il voit; et, entendant le son dans un espace, l’auditeur cherche les sources et s’interroge sur l’installation et la causalité de celle-ci.

    Aujourd’hui les menaces qui pèsent sur l’avenir de la planète nous font prendre conscience des mondes invisibles qui nous entourent, de leur diversité menacée et de leurs beautés. En effet ce qui est en jeu dans notre travail est l’appréhension de l’espace qui nous entoure tant par les yeux que les oreilles. 

 

 

 

    Musique Alain ENGELAERE